Avant même de commencer ma chronique, je tiens à remercier les éditions Sarbacane, qui m’ont fait parvenir cet ouvrage, dans le cadre de notre partenariat. J’étais d’autant plus ravie, que ce roman m’intriguait énormément.
Je vais commencer par vous parler de la structure du livre, qui est assez particulière.
Ce roman est écrit sous forme de lettres. Toutefois, on ne peut pas parler d’un roman épistolaire car seul un personnage du roman (Charlie) envoie ses lettres à un autre. Je ne suis pas fan de ce genre mais je trouve que l’auteur a eu ici une très bonne idée de faire une correspondance à sens unique, qui se découpe en 4 parties, qui constituent le livre.
Le thème du roman est on ne peut plus simple : la vie en pleine adolescence, et les diverses découvertes que l’on peut faire à cet âge. Abordant ce thème tout au long du livre, Stephen Chbosky traite de tous les sujets qui s’y rapportent : la drogue, l’amour, le lycée, le sexe et ses conséquences, et enfin, l’amitié.
Le lycée est d’ailleurs l’élément déclencheur ; Charlie a peur de sa première journée au lycée et commence à envoyer une lettre. C’est ainsi que débute une correspondance (à sens unique) régulière.
Sur le moment, j’ai trouvé que ce type d’écrit rendait plus difficile le fait de s’identifier à un personnage du livre, puis j’ai finalement compris que cela n’était pas le cas. Simplement, le vécu des personnages ne me correspondait pas de si près, et j’ai ainsi pris du recul dans ma lecture et pu savourer ce que j’aime avant tout dans un livre : être transportée dans un univers qui n’est pas le mien.
Le titre français basique de ce livre n’est pas Le monde de Charlie. Le livre a été réédité avec ce titre, car un film tiré du livre est sorti avec cette appellation. A la base, le titre français était Pas raccord. Je me suis beaucoup demandé pourquoi un tel titre…jusqu’à ce que Charlie dise dans une de ses lettres qu’il n’est “pas raccord”. Le titre a alors pris tout son sens.
Dans cette histoire, les noms de personnages ont été changés. Charlie nous le précise dès le début, afin que la personne à qui il envoie les lettres (qu’il n’a pas choisie au hasard…) ne sache pas qui il est. On a donc notre ado qui envoie ces lettres : Charlie. Dès le début de l’histoire, on voit que Charlie est un grand solitaire, ce qui peut être compréhensible, car effectivement, il semble se détacher de la moyenne des adolescents, et est doté d’une intelligence et d’une capacité d’analyse dont peut d’ados de son âge peuvent se vanter. Peu à peu, il apprend à se faire une place dans le cercle d’amis de Sam et Patrick, des terminales, qu’il rencontre à un match de foot. Il apprend ensuite à connaître leurs amis : Mary-Elizabeth, Bob, et les amis de ses amis : Brad, Craig.
Autre personnage important de l’histoire : son professeur de littérature, Bill, avec qui il entretient une relation qui va au-delà de celle habituelle entre élève et professeur.
La littérature est très présente dans le livre, notamment au travers de cette relation privilégiée entre Charlie et Bill, qui lui fait lire des ouvrages personnels, qu’il lui prête, et qu’il lui demande d’analyser, au travers d’une dissertation. Petit à petit, Charlie affine son analyse des livres qu’il lit. Cela se ressent également en parallèle, sur sa vie, car il analyse plus finement son vécu. C’est ainsi que les sujets traités par l’auteur, tels que la violence, l’amour, ou encore le sexe, sont vus par les yeux d’un adolescent et analysés également par lui, avec son regard, son vécu, ses découvertes, ses expériences. Quelque part, le livre se résume à ça : tout au long de ses lettres, Charlie analyse ce qui lui arrive et en faire part à son correspondant mystérieux.
En bref, j’ai aimé la façon de l’auteur d’aborder certains sujets difficiles, au travers des yeux et de l’analyse d’un adolescent. En revanche, je trouve que ceux-ci ne sont pas assez traités profondément, et sont trop survolés. L’auteur ne va pas forcément au bout des choses et n’énonce pas toujours clairement les faits. Le grand traumatisme vécu par Charlie et réveillé par un moment avec Sam est expliqué au lecteur dans les dernières pages du livre, ce qui est vraiment dommage, car finalement, Charlie nous dit juste qu’il s’en est remis. Personnellement, quelque chose m’a manqué. Mais ainsi, on comprend mieux l’évocation d’un personnage absent, tout au long du livre…
Une nouvelle fois, je tiens donc à remercier les éditions Sarbacane, qui m’ont permis de découvrir ce livre dont j’entendais tant parler, de m’en faire mon propre avis, et ainsi de passer un bon moment en compagnie d’une lecture attractive, même si la plume de l’auteur ne m’a pas transcendée.
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