Humeurs

Bilan d’une année (scolaire) mouvementée

18 juillet 2018
bilan-année-2017-2018

 

Contrairement à ce que l’on peut croire, la vie d’un(e) enseignant(e) n’est pas de tout repos. Mais, sur le blog, je vous en parle peu, car je sais que vous ne venez pas nécessairement me lire pour le métier que je fais. Pour ça, il y a mon blog pro (et les réseaux sociaux associés) sur lequel je partage énormément mon quotidien de maitresse, ainsi que mon travail. Pourtant, l’année scolaire s’est terminée vendredi 6 juillet et, aujourd’hui, j’ai envie de vous parler un peu de ces 36 semaines de classe écoulées.

Au jour d’aujourd’hui, au moment où je vous écris cet article (quelques jours avant sa publication), les vacances viennent tout juste d’arriver. Depuis deux semaines, à peine. Et mes petits loulous me manquent déjà. Mais alors pourquoi suis-je “triste” de refermer le livre de cette année scolaire ? Je vous dis tout dans la suite de l’article. Peut-être que cela vous permettra aussi de comprendre ce qui se cache de l’autre côté, dans l’envers du décor…

Une année mouvementée en CE1…

Vous qui me suivez, vous avez pu lire que la dernière année scolaire a été quelque peu chaotique (le dernier bilan remonte d’ailleurs à 2016). Surtout les dernières semaines. Je n’ai pas forcément envie de revenir dessus car j’essaie plus ou moins encore de tourner la page. Ce qu’il s’est passé à ce moment me reste encore un peu en travers de la gorge. J’appréhendais donc énormément la rentrée et la nouvelle année scolaire qui se profilait. En fin d’année dernière, lorsqu’il a fallu faire les répartitions (savoir quel enseignant prendrait quelle classe), j’hésitais beaucoup entre le CP ou le CE1 (que j’adore tout particulièrement). Et puis, après discussions avec les collègues, j’ai finalement opté pour le CE1. J’étais prête à recommencer sur de nouvelles bases, une nouvelle année. Mais, rapidement, l’envie et la motivation se sont un peu enfuies. Je ne prenais plus autant plaisir à préparer et imaginer des situations de recherche. Simplement, je me contentais de prendre ce qui se trouait dans les manuels ou sur les blogs des collègues, de réutiliser mon travail passé. Bref, je n’avais plus le goût, l’envie, la flamme, envers ce travail que j’aimais tant avant. La dernière année scolaire m’avait beaucoup affectée.

…mais une classe qui m’a redonné goût à mon métier !

Puis, petit à petit, les choses ont commencé à changer. A peu près au retour des vacances de Noël, à vrai dire. J’ai repris plaisir à préparer la classe, à travailler avec les enfants. J’aimais de nouveau mon métier. Mais cela, je le dois à ces 23 loulous qui m’ont vraiment aidée à aller mieux, à avancer. La page n’est pas complètement tournée, aujourd’hui encore, mais je sais désormais que je dois me faire violence et accepter certaines choses, tout en passant au-dessus. Nous faisons un métier compliqué, dans lequel nos nerfs sont mis à rude épreuve.

Mais il est difficile pour quiconque ne travaille pas dans le milieu de l’enfance, de comprendre cela. Bien souvent, les parents croient que c’est simple de gérer une classe, d’accéder aux apprentissages avec leur enfant. Mais ils oublient que nous n’avons pas qu’un seul enfant, que ce n’est pas le nôtre de surcroît. De plus, chaque enfant est différent entre le cocon familial et le contexte scolaire…mais ça, beaucoup de parents ont également du mal à l’entendre. Enfin, un enfant peut ne pas être décidé à apprendre et dans ce cas, comment avancer avec lui…? Nous travaillons face à de l’humain, de petits humains…il n’est donc pas toujours aisé d’avancer comme on le voudrait. Chaque enseignant fait de son mieux, chaque enseignant essaie de faire avancer ses élèves, de les emmener plus haut, le plus loin possible, en fonction de leurs capacités. Chacun doit avancer à son rythme.

Mais beaucoup de parents oublient tout cela et c’est comme ça que, parfois, on se retrouve avec des mots à la limite de l’insulte, nous disant que l’on est injuste envers un(e) élève si sérieux(se). Oui, ce type de mot, je l’ai reçu cette année, à quelques jours de la fin de l’année. Parce qu’une maman était mécontente que sa fille n’ait plus de rôle dans les saynètes de théâtre, qui débutaient notre spectacle de fin d’année. Sa fille ne venait plus le matin, mais bel et bien à la carte. Pas de sécurité quant à sa venue le jour du spectacle, il a donc fallu faire un choix. Je n’ai pas à me justifier ni ici, ni auprès de cette maman. Mais se prendre de tels propos dans la figure, ça fait mal. Ça fait d’autant plus mal que sa fille est loin d’être irréprochable, mais, malgré mes remarques, elle l’a soutenue toute l’année.

Mais les mots de cette maman n’ont entaché en rien la magnifique année que j’ai passé avec mes élèves, y compris sa fille, même si elle a été casse-pieds. Ils ont su me réapprendre à aimer mon métier et m’ont tous beaucoup apporté. Tous, sans exception, sont gravés en moi et je ne suis pas prête de les oublier.

Et à la rentrée, que vais-je faire ?

Alors, vous vous doutez bien que j’attendais avec impatience la réunion de répartition, afin de savoir quel serait mon niveau à la rentrée. Bien évidemment, je me positionnais déjà auprès de mes collègues sur ce que je souhaitais. A vrai dire, chacun le faisait un peu depuis plusieurs semaines. Mais le départ de collègues et l’arrivée de nouveaux ne nous accordait pas une totale certitude quant à la suite des événements. Mais aujourd’hui, je peux le crier haut et fort : l’année prochaine, je serai (encore) maîtresse en CE1 !

Le choix s’est fait tout naturellement, pour des raisons personnelles, mais aussi professionnelles :

  • Ce niveau est celui que j’affectionne tout particulièrement. Celui avec lequel j’ai débuté il y a déjà quelques années. C’est un niveau qui m’a tant apporté et pour lequel je me suis tellement investie en cette fin d’année, que je refusais de le laisser filer !
  • Et puis, rappelez-vous, il y a quelques mois, lors de la présentation de mes objectifs de 2018, je vous parlais de cette envie d’évoluer professionnellement. Eh bien nous avons un nouveau projet dans l’école, mis en place chez les CE1, qui devrait pleinement me satisfaire. C’est un peu complexe, puisque nous serons en quelque sorte “pilote” dans le département (avec 4 autres écoles), mais cela promet d’être très enrichissant, donc j’ai vraiment hâte !

Et vous, que vous soyez au boulot, à l’école, au chômage, maman / papa au foyer…comment s’est passée votre année ?

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4 commentaires

  • Reply Ornella 18 juillet 2018 at 18 h 25 min

    J’espère que tes projets vont se concrétiser ! ^^

    • Reply Fl3ur de lun3 18 juillet 2018 at 22 h 15 min

      Merci :). Je l’espère aussi, mais sur le plan professionnel, je ne me fais pas trop de soucis. Je suis ravie, à vrai dire de m’embarquer dans ce nouveau projet, dont je reparlerai sûrement (un peu plus en détails) par ici dans quelques temps ! 🙂

  • Reply Amandine 2 août 2018 at 11 h 53 min

    J’aime bien cet article ! À travers tes mots, on voit à quel point tu aimes ton métier et tes élèves et c’est vraiment beau. J’espère que tu réussiras à atteindre tes objectifs 🙂

    • Reply Fl3ur de lun3 14 août 2018 at 23 h 08 min

      Oh que oui, je l’aime mon métier. Même avec ses hauts et ses bas. 🙂

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