Comment s’est déroulé mon 1er accouchement ? Je vous dis tout !

Sur le blog, j’aime bien parler de tout et de rien, sans tabous. Ceux qui me connaissent dans la vie, savent que l’accouchement est quelque chose qui m’a toujours tétanisée.

Plus jeune, je regardais souvent “Baby boom” car je trouvais ça fascinant de voir la naissance d’un bébé. Mais, d’un autre côté, ces épisodes et les comportements des futures mamans, confortaient ma peur de l’accouchement. Alors, lorsque je suis tombée enceinte, cette peur a forcément refait surface. J’appréhendais l’accouchement avant même d’avoir eu ma première écho de datation. Petit à petit, au fil de la grossesse, cette peur m’a quittée, pour ne me concentrer que sur l’essentiel : profiter de ce petit bébé qui grandissait en moi et de cette expérience magique de porter la vie. Puis, vers le dernier trimestre, ma tokophobie a repris le dessus.

Heureusement, mes cours de préparation à l’accouchement m’ont beaucoup aidée à surmonter cela et, même si une certaine anxiété demeurait, elle était surtout due à l’inconnu relatif à la douleur que je pourrai éventuellement ressentir le jour J. En amont, je devais prendre rendez-vous avec l’anesthésiste en vue d’une éventuelle péridurale. Bien que la douleur me fasse peur, j’avais envie de vivre cette expérience le plus naturellement possible et donc, autant que faire se peut, sans péridurale. J’ai parlé de mon choix avec l’anesthésiste, en lui disant que je souhaitais tout de même qu’il note sur le compte-rendu du rendez-vous, que je la souhaitais. En effet, lors des cours de préparation, la sage-femme nous avait bien expliqué que si nous refusions la péridurale sur le dossier, si nous accouchions en pleine nuit, l’anesthésiste de garde pourrait refuser de se déplacer… Je préférais donc prendre mes précautions, au cas où…

Avant le jour J : quel(s) signe(s) annonciateur(s) ?

Avant l’accouchement, j’ai eu très peu de signes annonciateurs. Quelques contractions par ci par là, au cours du troisième trimestre, mais rien de bien intense ni durable. Celles-ci étaient surtout dues à des efforts un peu plus prononcés certains jours. Malgré tout, je faisais attention car j’étais sous MAP. Il a donc fallu rester alitée durant plusieurs semaines, afin de pouvoir enfin revivre normalement…ou presque !

Le 27 septembre 2019, j’avais rendez-vous pour un monitoring. Ce jour-là, j’étais à 36SA+5. Il ne me restait que quelques jours avant d’atteindre le stade tant attendu des 37SA et donc la fin de la prématurité. A partir de là, mon bébé pourrait arriver sans soucis. Ce matin-là, je me rends donc seule à la clinique. Mister aurait dû m’accompagner mais a finalement eu un contretemps à cause de son boulot. Cette journée a d’ailleurs été assez folle pour moi avec 3 rendez-vous médicaux prévus. Mais je voyais enfin le bout.

Mais revenons-en à ce monitoring du 27 septembre. J’avoue que j’étais assez “inquiète” car je ne savais pas exactement en quoi cela allait consister, même si j’avais lu des choses sur le déroulement. La sage-femme vient me chercher dans la salle d’attente puis m’emmène en salle de monito, où était déjà installée une autre maman. Je m’allonge sur le lit, relève mon haut et c’est parti. Elle me place les capteurs sur le ventre à deux endroits distincts, afin de mieux sentir les coups de bébé et les contractions. Au final, j’ai eu l’impression d’en sentir et elle n’en a pas constaté sur le compte-rendu…sans doute cela était-il dû aux coups que me donnait ma fille. Je repars donc, un peu déçue mais quand même heureuse de me dire que j’attendrai sûrement le stade des 37SA.

Le 11 octobre, nouveau rendez-vous pour un monitoring. Toujours à la clinique. Je suis à 38SA+5. Mister bossait et ne pouvait pas être présent, mais, cette fois, j’y suis allée accompagnée. Enfin, dans la salle d’attente. Rebelotte, un test urinaire et direction la salle de monito. Je m’installe sur le lit, la sage-femme me pose les capteurs et c’est parti pour 30 minutes….où je n’ai absolument rien senti ! La sage-femme regarde ensuite le résultat du monito et me dit “Vous avez eu plein de contractions.”. Si vous aviez vu ma tête…

Comme je ne les ai pas senties, elle décide donc de regarder mon col, pour voir où en est le travail. Et là, horreur. Elle m’a fait un mal de chien, je me tortillais, je n’en pouvais plus. Selon elle, j’étais dilatée à 1 et le col était un petit peu mou. Nous étions vendredi 11 octobre 2019. L’accouchement se rapprochait donc à grands pas.

Suite à et examen et ce toucher du col, j’ai eu des douleurs tout le week-end, un peu diffuses et “sourdes”. Par moments c’était vraiment douloureux, à d’autres, je ne sentais rien. Histoire de faire avancer les choses et comme il faisait assez beau, le dimanche nous sommes allés faire une petite balade autour de chez nous. Même si j’avais du mal à me déplacer, je voulais accélérer les choses, je n’en pouvais plus. Ah, comme je le regrette maintenant ! Ces instants avec mon gros bidon et bébé qui me donnait des coups me manquent tellement… Finalement, notre balade aura duré une bonne demie-heure pour faire à peine 500m. Je n’en pouvais plus de me trainer ce gros bidon de l’amour.

Le jour J : accouchement imminent ?

Lundi 14 octobre 2019. 5h40. Je me réveille avec de violentes douleurs. J’ai mal. Très mal. Et aussi envie d’aller aux toilettes (oh les joies de la fin de grossesse avec bébé qui appuie sur tous les organes…). J’essaie de me lever sans réveiller Mister, qui lui va travailler. Raté ! Je me recouche ensuite dos à lui, je souffre et je ne veux pas qu’il le voit. Je reste comme ça jusqu’à 6h30 où je ne tiens plus. Je me lève et je vais chercher un médicament bien connu pour soulager les douleurs des femmes enceintes. En théorie, si ça passe, c’est que ce ne sont pas de vraies contractions, dixit ma sage-femme. Le médicament ne fait pas effet. Les douleurs “cessent” seulement au bout de 3 heures. Et reprennent assez vite. Toute la journée je vais subir cela, des douleurs de plus en plus intenses au fil du temps. Je crois que je comprends. Ce sont de vrais contractions. Des contractions qui annoncent l’arrivée imminente de mon bébé. Je vais accoucher. Mouvement de panique, ma tokophobie me reprend.

Je passe ma journée sur mon ballon de grossesse, je cherche la position qui me soulagera le mieux, je souffle, comme on a appris aux cours de préparation. Je prends sur moi mais la douleur, de plus en plus intense, commence à devenir très difficile à supporter. Puis, vers 16h, cela se calme. Je n’ai plus qu’une contraction de temps en temps. Jusqu’à ce que cela reprenne de plus belle vers 17h30. J’aurais au moins eu un peu de répit…

J’ai eu beaucoup de mal à manger le midi, le soir n’a pas été une meilleure réussite, mais je me voyais déjà partir à la maternité alors je me suis forcée car je savais qu’après je ne pourrai plus manger… Après ce difficile repas, je suis partie vers 20h50 me faire couler un bon bain chaud (mais pas trop, c’est déconseillé aux femmes enceintes). J’y suis restée un bon moment, accompagnée par mon application sur le téléphone que j’avais utilisée toute la journée et qui me permettait de mesurer les contractions. Et puis, vers 22h je ne tenais plus, le bain ne me soulageait plus. Je me suis rhabillée et avec mister, nous sommes partis à la maternité, accompagnés de nos valises. C’était le moment, notre choupette tant attendue allait enfin pointer le bout de son nez.

Le déroulement de mon accouchement

Nous habitons un appartement, donc directions l’ascenseur. On descend jusqu’au sous-sol où est garée la voiture. Dans l’ascenseur, une énorme contraction en montant et une juste avant de  descendre. Ensuite direction la voiture. Heureusement que la clinique où j’ai choisi d’accoucher est à environ 15 minutes de chez nous car j’enchaîne contractions sur contractions. Avec la voiture, les douleurs deviennent vite insupportable. Je n’ai qu’une envie : que cela s’arrête. On se gare sur le parking de la clinique et on sonne (forcément, il est 22h30). Une sage-femme et une puéricultrice descendent nous ouvrir. Entre le moment où Mister a sonné et celui où je suis arrivée à l’étage maternité, accompagnée de mister et des praticiennes, j’ai bien eu 5 contractions. Et une des sages-femmes dit à sa collègue “Elle a des contractions la dame.”. Non, sans blague…!

On m’installe en salle d’examens (je suis bien contente d’avoir pu visiter la maternité avant…) et une des sages-femmes de garde m’examine. Elle est adorable. Elle comprend que j’ai mal, je suis dilatée à 4. Elle me dit qu’elle me garde et va me passer en salle d’accouchement. Je me rhabille donc et passe dans la salle juste à côté. On me fait me déshabiller de nouveau, enfiler une blouse, on me demande si je souhaite la péridurale. Pendant tout ce temps, j’enchainais les contractions. Mais, bizarrement, je commençais à me faire à la douleur. Enfin, en quelque sorte. Une fois prête, la SF m’examine de nouveau. Cette fois, je suis dilatée à 5. Ça, c’est ma plus grande fierté de l’accouchement : j’ai fait la moitié du chemin toute seule. Même la SF était épatée pour un premier accouchement.

On m’installe donc, on appelle l’anesthésiste et hop. Je bouge (et je me fais engueuler par l’anesthésiste qui me dit “Ca, c’est surtout ce qu’il ne faut pas faire !”). J’ai envie de pleurer. La SF me prend les mains et me dit de me concentrer sur elle, elle me parle. Pendant ce temps, l’anesthésiste me repique et m’installe la péridurale. J’ai vraiment eu beaucoup de chance de tomber sur cette SF. J’ai redemandé par la suite si je pouvais la voir pour la remercier, mais il s’est avéré que c’était une vacataire. C’est dommage car elle est très vite partie après mon accouchement, sa garde étant terminée.

La péridurale a dû être posée vers 23h. Après, je n’ai plus eu aucune notion de l’heure qu’il était. Il y avait des allers-retours dans la chambre. Mister m’avait rejoint après la pose de la péridurale. On a rempli un tas de papiers, écrit le prénom de notre puce sur les formulaires pour l’état civil, préparé ses petites affaires de naissance que j’avais choisies avec soin. La SF revenait me voir de temps en temps pour m’examiner. Je crois que vers 1h du matin j’étais entièrement dilatée. Voire même un peu avant. Ensuite a eu lieu l’engagement de bébé, la descente dans le bassin. Je ne sentais plus rien grâce à la péridurale, les contractions n’étaient plus qu’un mauvais souvenir, mais j’ai tout de même dû appuyer une fois sur le précieux bouton, lors de l’engagement dans le bassin. J’ai dormi, à plusieurs reprises. Je me sentais mieux. Et puis, un moment donné, tout a failli basculer…

Notre puce peinait à descendre dans le bassin. Avant d’envisager le pire, la SF m’a demandé si elle m’autorisait à utiliser des techniques de massages qu’on lui avait enseignées. J’ai bien sûr accepté et cela s’est avéré très agréable. Et en plus, cela a contribué à la descente de bébé. Ouf. Oui mais voilà, notre puce ne descendait pas assez vite et son cœur commençait à ralentir. J’ai eu peur. La césarienne a été évoquée. La SF m’a proposé de commencer à pousser pour aider bébé. Je l’ai fait plusieurs fois, je soufflais et poussais comme il fallait. Ensuite, ça y est, c’était le moment. Bébé était bien descendue. J’allais pousser. J’allais accoucher et donner naissance à ma fille. Enfin.

Après pas mal de tentative, à bout de forces, fatiguée, je sentais que quelque chose n’allait pas. La sage-femme commençait à s’inquiéter car le cœur de bébé ralentissait. Les contractions cumulées avec la descente difficile ont beaucoup fatigué notre puce. Je n’ai pas non plus envie de tout dévoiler, préférant garder certaines choses dans le domaine de l’intime. Après quelques péripéties, notre puce a fini par pointer le bout de son nez, le 15 octobre 2019.

J’ai eu besoin de prendre du temps et le recul nécessaire pour écrire cet article. J’avais besoin de sortir de cette bulle de bonheur pour me sentir objective. Oui, j’avais très peur de l’accouchement. Oui, ça me tétanisait. Oui, j’appréhendais depuis très longtemps ce moment. Maintenant que j’y suis passe, j’ai trouvé ça magique et formidable. Sentir les choses, même avec la péridurale. Oublier les contractions et les douleurs, une fois bébé dans les bras. Je me souviendrai toujours de cet instant où la SF m’a posée mon bébé dans les bras. Cet instant magique où nos regards se sont croisés pour la première fois. J’ai vraiment eu beaucoup de chance pour ce premier bébé : une grossesse de rêve (si on oublie es dernières semaines en MAP) et un accouchement de rêve. Merci à l’équipe qui m’a si bien accompagnée tout du long, merci à Mister d’avoir été à mes côtés. Et merci à la vie de m’avoir offert le plus beau cadeau qui soit.

Quel(s) souvenir(s) gardez-vous de votre premier accouchement ?